Une chaise, une danseuse : deux centres de gravité qui rencontrent un corps, un espace et un temps dilatés... on est suspendus comme en apesanteur.

Avec cette installation/exposition Kitsou Dubois, poursuit son ouverture aux démarches expérimentales. En 2009, en résidence à l'Observatoire de l'Espace du CNES, elle innove, en embarquant à bord de l’Airbus A 300-0G*, des caméras 3D/relief et une caméra équipée d'un objectif fish-eye pour filmer les corps des danseur-muses en apesanteur. Elle interroge , partir de plusieurs systèmes de projection et divers médias, la pertinence de la stéréoscopie, qui englobe le spectateur-ice et accentue les mécanismes d'empathie. L'utilisation de cette nouvelle technologie de l'époque déploie la relation entre la projection d'images et leur réception dans le corps du spectateur-ice en sollicitant son propre engagement corporel. ​Un dispositif sous forme de parcours, place en perspective les corps en relief des danseur-euses et leurs projections. La variété des formes et des supports permet de capter le regard du public en brouillant les limes entre corps vivants et corps projetés. Le visiteur-se est soit seul-e soit avec d'autres personnes dans un espace, confiné ou très ouverts, qu'il traverse. Réceptif, il peut-être traversé par un double de lui-même qui s'envole à travers différents dispositifs de projection des images dont: - La bulle: projection d'images grand-angle sur une bulle/hublot concave, à l'intérieur d'un monolithe noir brillant conçu pour recevoir un regard à la fois. - Le relief : projection d'images 3D relief pour deux personnes assises, un casque sur les oreilles. Leur regard est centré sur l'écran, les corps s'envolent autour d'eux. - Le détourage: espace blanc ouvert à la mobilité des spectateur-ces, à l'intérieur duquel se déplacent les images des danseur-euses, détourées à taille réelle, qui évoluent sur toute la surface cru mur, sans cadre d'image. ​ Cette installation invite à parcourir ces différents espaces de projections qui mettent en jeu autant l'expérience que l'imaginaire. Cette immersion visuelle dans un univers sans gravité engage notre relation à l'image, au croisement du rêve et de la réalité.

Kitsou Dubois a toujours amené la danse hors en dehors des plateaux sur les façades d’immeubles, sur l’eau, dans des usines. Après un premier séjour à la NASA à Houston aux Etats-Unis, dans le cadre de la « Villa Médicis hors les murs », Kitsou Dubois participe en 1990 à son premier vol parabolique* avec le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales français). Expérience fondatrice qui oriente son travail de chorégraphe autour de la microgravité qu’elle développe depuis. En s’emparant du « phénomène » de l’apesanteur, elle a construit une écriture chorégraphique singulière pour compenser la force gravitaire sur terre, par l’imaginaire, la virtuosité, la danse, l’image, le cirque, les technologies numériques. Ce qui l’amène à concevoir des créations pluridisciplinaires au croisement de la danse, des arts plastiques, du cirque, des nouvelles technologies et des sciences. Kitsou Dubois développe une écriture chorégraphique sensorielle qui troublent la perception du spectateur. Son travail artistique donne naissance à différentes formes de rapport au public : spectacles, installations vidéo immersives, création in situ et films.

Solo de mât chinois avec et par Grégory Feurté Comment prendre le temps de savoir où on est avant d’y aller ? Comment suspendre un moment cette marche en avant ? Est-ce dans la résistance où dans le laisser aller ? Faut-il aller plus vite ou ralentir ou rebondir ou basculer ? Faut-il tomber ou s’envoler ? Peut-être faut-il tenter de capturer l’espace pour découvrir un temps… debout ? ​ Mise en piste : Kitsou Dubois Lumières : Emma Juliard Musique : Pierre Boscheron Costumes : Agnès Marillier Production déléguée : Ki Productions Production : Académie Fratellini – Saint Denis

Analogies est conçue pour que tout circule tout le temps et que les corps et les regards ne puissent pas se poser (ou s'installer), ni sur la verticale ni sur l'horizontale. Et ce, tant pour les interprètes que pour les spectateur-ices. La rythmique générale du spectacle s'appuie sur des passages d'un état d'équilibre à un autre, qui évoquent le passage l'eau de l'état gazeux à l'état liquide. L'espace de représentation est conçu à partir d'une alternance de mises en lumière qui jouent sur la transparence l'opacité ou le dédoublement à l'aide d'écrans orientés différemment. L'environnement est en mouvement. Il se resserre ou se dilate, et parfois tournoie, à la fois grâce aux projections simultanées des corps , aux corps eux-mêmes et aux déplacements de la lumière.

Analogies est conçue pour que tout circule tout le temps et que les corps et les regards ne puissent pas se poser (ou s'installer), ni sur la verticale ni sur l'horizontale. Et ce, tant pour les interprètes que pour les spectateur-ices. La rythmique générale du spectacle s'appuie sur des passages d'un état d'équilibre à un autre, qui évoquent le passage l'eau de l'état gazeux à l'état liquide. L'espace de représentation est conçu à partir d'une alternance de mises en lumière qui jouent sur la transparence l'opacité ou le dédoublement à l'aide d'écrans orientés différemment. L'environnement est en mouvement. Il se resserre ou se dilate, et parfois tournoie, à la fois grâce aux projections simultanées des corps , aux corps eux-mêmes et aux déplacements de la lumière.

Solo à la corde lisse avec et par Claire Nouteau ​Une histoire infinie qui se répète, une boucle de plaisir et d’inquiétude, de vertige et de plénitude, de puissance et de fluidité. Suspendue, reliée a une corde qui n’en finit pas de se dérouler. Quelque chose qui se continue, malgré soi… ​Mise en piste : Kitsou Dubois Images : Fabrice Croizé / Calva Création Musique : Pierre Boscheron Accompagnement à la corde : Chloé Moura Costumes : Solène Capmas Production déléguée : Ki Productions Production : Académie Fratellini – Saint Denis

Duo de trapézistes par Virginie Frémaux et Mika Lafforgue ​Deux corps se rejoignent autour d’un trapèze, dans une écoute sensible du poids et des appuis. Dans un mouvement continu, face à leur vertige intérieur, ils évoquent la poésie des corps suspendus. Le regard du spectateur circule d’un corps à l’autre, les trajectoires se croisent et les corps se confondent. Mise en piste : Kitsou Dubois Lumières : Sylvie Garot Musique : Pierre Boscheron Costumes : Agnès Marillier Production déléguée : Ki Productions Production : Académie Fratellini – Saint Denis

À l’initiative de la Ville de Bobigny, en partenariat avec la Cogedim, la chorégraphe Kitsou Dubois et le compositeur Alexandre Bouvier ont créé un ballet pour les 10 grues du chantier Bobigny Cœur de ville. --- Dix grues majestueuses au centre de la ville nous font lever les yeux vers le ciel : magie mécanique, vertiges des hauteurs, féérie de la ferraille, souvenirs d’enfance… Elles sont lignes, flèches, directions. Le temps d’une soirée, sous les mains des grutiers, elles vont s’illuminer, tourner, danser en solo, duo, trio au son de la musique électro. --- "La Danse des Grues" est une création observable depuis de nombreux endroits de la Ville de Bobigny. Depuis la partie haute de l’esplanade Jean Moulin, les spectateurs bénéficient du meilleur point de vue sur la danse et de la diffusion directe de la musique. Un temps de rencontre a permis aux spectateurs d'échanger avec les artistes au lendemain de la création, à la Bibliothèque Elsa Triolet. Et en parallèle, la MC93 proposait une exposition photographique de Denis Darzacq dans la gare routière et d’autres points à découvrir autour du chantier du Cœur de ville. Production : Ki productions Partenaires : Ville de Bobigny, la Cogedim

En cherchant la profondeur du noir-espace et la présence forte mais immatérielle du blanc-lumière, les images "filaires" ont mis en évidence l'ambiguïté des limites entre la forme et le milieu. Chaque trait/ligne dessine les contours des corps reliés aux contours de l'environnement, qui se mélangent. Les limites entre le volume et la surface sont modifiées, le contour en blanc et le fond en noir créent la sensation de "voir" au travers des corps, malgré la surface plane de l'écran. La salle de projection est toute en longueur, comme la carlingue d'un avion. Les images sont projetées sur les murs des côtés et du fond et sur des tulles transparents placées au milieu. Le public peut déambuler à sa guise. Il existe une ambivalence entre l'imaginaire et le concret, entre l'espace de l'image et celui du spectateur-ice, entre l'espace dans l'image et l'image dans l'espace.

Dans cette installation, elle interroge le temps d’apparition du mouvement. Pour le rendre lisible, elle s'attache à la matière des corps face à la matière des supports : matière des corps sur les écrans, matière de la chaise filmée dans l'avion et de son ombre projetée en contre-jour derrière l'un des écrans. Le regard du spectateur navigue entre le flou et le net, entre le détail et le global. L'installation est constituée d'un volume noir de 6,5 mètres pas 10 mètres environ, évoquant un cockpit d'avion. Trois vidéoprojecteurs diffusent en boucle le même montage des images des danseur-euses qui volent autour, à l'intérieur et au travers d'une chaise. Mais l'une des trois sources, en rétroprojection, montre une image inversée. Les surfaces de projection sont recouvertes de tulles pour brouiller les contours de l'image. En transparence, derrière l'écran central, une chaise est suspendue et mise en rotation par un petit moteur. Elle devient le repère auquel le regard peut s'accrocher.

Une performance in situ durant laquelle les corps de deux danseuses évoluent en suspens, comme posés sur l’air.